Chapter 5
Le Bruit des Pétales, Alexis Jamet
Based in the heart of the Parisian’s 11th district, illustrator Alexis Jamet, barely 30 years old, never stops shaping a unique style, packed with floral references and experiments.
Generous and prolific, Alexis seems to take time to build his own practice. A time shared between commission projects and other independant ones. For the launch of his latest book "Le Bruit des Pétales" at Editions FP&CF we also took time to discuss.
What strikes you at first sight in his work is the apparent complexity of his process. A complexity interspersed with an almost minimal use of shapes and colors. A naive look at things, resulting from a real process. "I compose from images collected here and there, I dig a subject, an iconography and this is the basis of what I represent".
Inventive, Alexis plays with techniques in order to always challenge the aesthetics of his visuals. The grain over the grain. With him everything intersects and intertwines. Painting, digital printing, airbrushing, silkscreen printing, riso, … His expression evolves and is transposed to its medium. Paper, textiles, wood, everything goes.
Meticulous, he tends to keep an eye on each parameter, even if it means sometimes regretting when he delegates and the expected result is not achieved. An approach that he recognizes as time-consuming and more difficult to apply to his commission projects "On paper there is no cmd + z, by dint I have succeeded in setting up processes that imitate my work on paper. Today it's 50/50”.
When we ask him what he imagines for the future, he lucidly recognizes "I know that today I have an aesthetic that appeals in the industry, but I don't know if that will always be the case in 20 or 30 years”.
So he continues to compose, according to encounters and experiences. "Why not like to try my hand at animating, I managed to start this process for a commission lately, but I think people don't see me as an animator yet. If one day a screenwriter shows up with a project, I would clearly be up for it. "
As for the installation, Alexis also seems determined to take over the exhibitions spaces. An approach already initiated with her partner, herself an artist, Manon Cezaro. "The lockdown context unfortunately deprived us of a workshop, but as soon as possible we will invest larger formats for this kind of things".
An experimental and colorful plot, anchored in interdisciplinarity and far from short-termism, this is what could ultimately describe Alexis' work. Thanks to him.
Version française
Installé au coeur du 11ème arrondissement, Alexis Jamet, illustrateur de tout juste 30 ans, ne cesse de façonner un style unique, paqueté de références florales et d’expérimentations.
Artiste généreux et prolifère, Alexis semble prendre le temps de construire sa pratique. Un temps partagé entre des projets de commissions et d’autres auto-produits. C’est à l’occasion du lancement de son dernier livre « Le Bruit des Pétales » aux Editions FP&CF que nous avons pu échanger.
Ce qui frappe à première vue dans son travail, c’est l’apparente complexité de son procédé. Une complexité entremêlée d’un usage presque minimal des formes et des couleurs. Un regard naïf sur les choses, découlant d’un véritable processus. « Je compose à partir d’images collectées ici et là, je creuse un sujet, une iconographie et c’est ce qui forme la base de ce que je représente».
Inventif, Alexis joue des techniques afin de toujours bousculer l’esthétique de ses visuels. Le grain par dessus le grain. Chez lui tout se croise et s’entremêle. Peinture, impression numérique, aérographe, sérigraphie, riso,… Son expression évolue et se transpose à son medium. Papier, textile, bois, tout y passe.
Minutieux, il tend à garder un oeil sur chaque paramètre, quitte à parfois regretter lors qu’il délègue et que le résultat escompté n’est pas au rendez-vous. Une approche qu’il reconnait chronophage et plus difficilement applicable à ses projets de commandes « Sur le papier y’a pas cmd+z, à force j’ai réussis à mettre en place des procédés qui imite mon travail sur le papier. Aujourd’hui c’est 50/50 »
Et quand on lui demande ce qu’il imagine pour la suite, il reconnait lucidement « Je sais qu’aujourd’hui j’ai une esthétique qui plait dans l’industrie, mais je ne sais pas si ça sera toujours le cas dans 20 ou 30 ans »
Alors il continue de composer, au grès des rencontres et des expériences. « J’aimerai pourquoi pas m’essayer à l’animation, j’ai réussis à entamer cette démarche pour une commande dernièrement mais je pense que les gens ne me voient pas encore comme un animateur. Si un jour un scénariste se présente avec un projet je serais clairement partant. »
Pour ce qui est de l’installation, Alexis semble aussi résolu à investir les espaces d’expositions. Une approche déjà amorcée avec sa partenaire, elle même artiste, Manon Cezaro. « Le contexte sanitaire nous a malheureusement privé d’un atelier, mais dès qu’on le pourra on investira de plus grands formats pour ce genre de choses».
Une trame expérimentale et colorée, ancrée dans l’interdisciplinarité et loin du court-termisme, voilà ce qui pourrait finalement dépeindre le travail d’Alexis. Merci à lui.