Chapter 6
Kankyō, Machiko Hagiwara
A haven of peace, close to time and elements. This is what comes to mind when I remember my meeting with Machiko Hagiwara, Japanese ceramicist, to her home at la Borne. (Text by Éléonore Grignon).
An intrinsic relationship that is found in the ceramics of Machiko, in all humility and with quiet strength. She weaves a close relationship with nature that she tames daily with the tips of her fingers: the earth seems visceral. Machiko learned about ceramics during a retraining between 1996 and 1998. She trained at the CNIFOP (International Center for Training in Crafts and Ceramics).
Today, his dual Franco-Japanese culture feeds his practice. The manipulation of the earth links it to its Japanese origins, in shaping it organically connects to its ancestral culture. His work is also linked to the primitive arts - in a quest for grace and harmony - we find there the aesthetic concept of wabi-sabi, advocating the return to a peaceful sobriety, where we recognize and feel the beauty of imperfect and modest things in life.
Some of his series seem to portray sensitive activism - pieces that could communicate with our subconscious. When Machiko developed "dead trees", it was in line with a protest against the cutting down of hundred-year-old trees for a new culture house (in spite of an existing one, abandoned) in Bourges. The metaphorical approach can also be felt with his series "fortresses". Machiko deals with the nostalgia she feels for the embryonic link that we have somewhat lost with nature. His hands translated his feelings at the heart of the matter.
From his garden, ikebana - or kadō - is also at the heart of his art. Ikebana, the "way of flowers", is a traditional Japanese art based on flower arrangement. In his eyes, Ikebana leads beyond an aesthetic. It tends towards a philosophy and not only a creation of a clean and minimal form. Above all, it is about a closeness to flowers, their locality and their seasonality - while maintaining a deep respect for the environment.
"A conception of pure beauty driven by the aggregation of man and his environment, a reflection of an interior coherence. »Testifies Lucien, his companion.
Version française
Un havre de paix, proche du temps et des éléments.
Voilà ce qui me vient à l’esprit lorsque je me remémore ma rencontre avec Machiko Hagiwara, céramiste Japonaise, installée à la Borne.
Une relation intrinsèque qui se retrouve dans les céramiques de Machiko, en toute humilité et avec une force tranquille. Elle tisse une étroite relation avec la nature qu’elle appréhende quotidiennement du bout de ses doigts : la terre semble viscérale. La céramique, Machiko a commencé à la manier lors d’une reconversion entre 1996 et 1998. Elle s’est formée au CNIFOP (Centre international de formation aux métiers d’art et la céramique).
Aujourd’hui, sa double culture franco-japonaise nourrit sa pratique. La manipulation de la terre l’a relie à ses origines japonaises, en façonnant, elle se connecte organiquement à sa culture ancestrale. Son travail est aussi lié aux arts primitifs - dans une quête de la grâce et de l’harmonie - on y retrouve le concept esthétique de wabi-sabi, prônant le retour à une sobriété paisible, où l’on reconnaît et ressent la beauté des choses imparfaites et modestes de la vie.
Certaines de ses séries semblent dépeindre d’un activisme sensible - des pièces qui semblent communiquer avec notre inconscient. Lorsque Machiko a développé « arbres morts », cela concordait avec une manifestation contre l’abattement d’arbres centenaires au profit d’une nouvelle Maison de la Culture (en dépit d’une existante, abandonée). L’approche métaphorique peut être aussi ressentie avec sa série « forteresses ». Machiko y traite de la nostalgie qu’elle éprouve face au lien primaire que nous avons quelque peu perdu avec la nature. Ses mains se sont laissées traduire ses propres sentiments, au cœur de la matière.
Et depuis son jardin, l’ikebana - ou kadō - est également au cœur de son art. L’ikebana, la “voie des fleurs », est un art traditionnel japonais fondé sur la composition florale. À ses yeux, l’ikebana conduit au-delà d’une esthétique. Il tend vers une philosophie et non une unique création d’une forme épurée et minimale. Il s’agit avant tout d’un rapport de proximité aux fleurs, leur localité et leur saisonnalité - tout en gardant un profond respect envers l’environnement.
« Une conception de la beauté pure mue par l’agrégation de l’homme et de son environnement, reflet d’une cohérence intérieure. » témoigne Lucien, son compagnon.