Chapter 4

Rue des plantes, an ethnologic point of view



Used since the end of the 13th century, the term gardening was established quite formally in France by agronomist Olivier de Serres in 1599. Different from agriculture by its scale of application, the practice of gardening seems to follow a need for leisure or self-sufficiency, in contrast to a profitability approach.

Trough times the practice has adapted to human habitat, including urban areas. Architect and landscape designer André Vera (1881-1971) stressed the importance of including greenery in the city and the importance it could have on improving the health (mentally and physically) of residents.




By extending the act of gardening to any cultivated spaces (balconies, terraces and window sills included) and according to INSEE, nearly nine out of ten French people own a flowered or cultivated space attached to their habitat. So we went to Rue des plantes, in the 14th parisian district to observe and document the forms it could take in urban zone.

Martines Bergues, ethnologist and author of "En son jardin, une ethnologie du fleurissement" (Maisons des Sciences de l'Homme) published in 2011, subsequently agreed to carry out an analytical work in connection with her field approach.

[Reading follows photos order]



Between inside and outside, public and private

Plants are messengers: by their simple presence, they give signs, codes, behavior to follow. Here a ground floor that would be intimate: the nursery plants are there to signal it, but in a gentle way, offering their greenery to passers-by.



Threshold plants

The entrance is flanked by two huge jugs. They are what we call, in both urban and rural areas, threshold plants. They therefore ensure a passage, between inside and outside, between the public and the private, and here, between the collective space exterior and the first privacy space that the building represents.


Tropical plants

Called house plants, these horticultural plants familiar to interior spaces participate in the presence of living things in urban space: for those who take care of them, janitors or inhabitants, only one of them can bear a possible relation in the garden and in nature. Here in the entrance hall, horticultural plants also participate in the ordinary threshold rite.

Flowered balcony

Brightly colored annual plants adorn the balcony, perhaps with some condiments. Are they a substitute for the garden? They receive the same gardening attention. They are also available to passers-by, stimulating the imagination and a measure of privacy. Annual flowers of exotic origin are linked to the development of horticulture in the previous two centuries.

Old rose

Today we prefer old flowers and flowers of European origin less greedy in water and inputs than exotic plants. Old roses, appreciated for their fragrances and their robustness, spill over onto the street and soften the limits.


Version française

Employé dès la fin du XIII siècle, le terme jardinage s’établit plus formellement en 1599 sous la plume de l’agronome Olivier de Serres. Se différenciant principalement de l’agriculture par son échelle d’application, la pratique du jardinage semble suivre un besoin de loisir voir d’autosuffisance, à contrario d’une démarche de rentabilité.

À travers le temps, cette pratique s’est adaptée à l’habitat de l’Homme y compris en milieu urbain. L’architecte et paysagiste André Vera (1881-1971) soulignait l'importance d'inclure de la verdure dans la ville et l’importance qu’elle pouvait avoir sur l’amélioration de la vie et de la santé (physique et mentale) des résidents.

En étendant la pratique du jardinage à tout espace de cultures (terrasses, balcons et rebords de fenêtres compris) près de neuf français sur dix disposeraient ainsi, selon l’INSEE, d’un espace fleuri ou cultivé rattaché à leur habitat principal.

Nous nous sommes donc rendus Rue des plantes, dans le 14ème arrondissement de Paris afin d’observer et documenter les formes qu’il pouvait prendre en zone urbaine.

Martines Bergues, ethnologue et auteur de « En son jardin, une ethnologie du fleurissement » (Maisons des Sciences de l’Homme) publié en 2011, a par la suite accepté de mener un travail d’analyse en lien avec son approche sur le terrain.

[La lecture suit l’ordre des photos]

Entre dedans et dehors, public et privé

Les plantes sont des messagères : par leur simple présence, elles donnent des signes, des codes, des conduites à tenir. Ici un rez-de-chaussée qui se voudrait intime : les végétaux de pépinière sont là pour le signaler, mais de façon douce, en offrant leur verdure aux passants.

Plantes de seuil

L’entrée est flanquée de deux énormes potiches. Elles sont ce qu’on appelle, en milieu urbain comme rural, des plantes de seuil. Elles assurent donc un passage, entre le dedans et le dehors, entre le public et le privé, et ici, entre l’espace collectif extérieur et ce premier espace d’intimité que représente l’immeuble.

Plantes tropicales

Appelées plantes d’appartement, ces plantes horticoles familières des espaces intérieurs participent à la présence du vivant dans l’espace urbain : pour ceux ou celles qui s’en occupent, concierges ou habitants, une seule d’entre elles peut porter un possible rapport au jardin et à la nature. Ici dans le hall d’entrée, les plantes horticoles participent aussi au rite ordinaire du seuil.

Balcon fleuri

Les plantes annuelles aux couleurs vives ornent le balcon, peut-être avec quelques condimentaires. Sont-elles un substitut du jardin ? Elles font l’objet d’une même attention jardinière. Elles sont aussi offertes au regard des passants, stimulant l’imaginaire et une parcelle de vie privée. Les fleurs annuelles d’origine exotique sont liées au développement de l’horticulture lors des deux siècles précédents.

Rosier ancien

Aujourd’hui on préfère les fleurs anciennes et les fleurs d’origine européenne moins gourmandes en eau et en intrants que les plantes exotiques. Les roses anciennes, appréciées pour leurs parfums et leur robustesse, débordent sur la rue et adoucissent les limites.




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